Le soir, l'esprit hanté de rêves nébuleux
Le front nimbé d'un astre, d’une Sainte aux yeux bleus
dans une église au vitrail merveilleux
Se dessine le Récital des anges sur l’autel des mots
Un drame infernal sur les fonds baptismaux
Un vaisseau d’or s’est échoué
Sa proue est fissurée sur la glace gelée
La neige à neigé sur ses voiles déployées
Des poésies se sont figées
Dans un lac astrée pour l’éternité
Scène étrange
Un homme égraine un chapelet de mots
Ah! Comme ils ont pleuré les oiseaux de février
Sur cette prose épurée
Enfantée par une psyché éthérée
Eux n’ont pas oublié
Ces Lingots de mots
De l’esprit exacerbé d’une lumière du très haut
Tout alentours se tourmente et sanglote
Pour y chercher votre image qui flotte.
À quoi songiez-vous ? À quoi pensiez-vous ?
Vous que l’on voulait qu’il soit fou,
Recélant de fierté sous votre masque opalin
Pour la romance du vin
L’écriture qui nous grise
Buvons un de vos vers de vermeille
Buvons ce poison doux qui nous ensorcelle.
Dans l’allée du Jardin de mots chargés de givre
Dans nos silences et nos chants
Allons errer, dans ce jardin de mots relire l’artiste d’antan
Où une rose d’automne fredonne
Le Chant des chants immaculé de Nelligan
Samiel
Petite compilation en cut-up de ses mots
Le mots d'Emille Nelligan